Un nouveau système financier efficace au service des producteurs et consommateurs

Louis Even le jeudi, 01 mars 2018. Démocratie économique/Aperçu général

Exceptionnellement, à la demande des directeurs de Vers Demain, nous publions en entier dans les pages suivantes une brochure de Louis Even, publiée pour la première fois en 1966, sous le nom de «Une finance saine et efficace», et republiée en couleur en janvier 2018 sous le nom de «Un système financier efficace au service des producteurs et consommateurs ». Le but de cette brochure est de montrer que les principes financiers du Crédit Social, tels que proposés depuis 1939 dans Vers Demain, ne sont pas une utopie, inapplicable ou irréalisable dans le monde réel, mais qui peuvent très bien être appliqués demain matin dans n’importe quel pays, y compris, bien sûr, le Canada, en conservant les structures existantes, y compris, par exemple, les banques commerciales. M. Even avait demandé un jour à un haut fonctionnaire de la province de Québec, en charge de la comptabilité, combien de temps cela pourrait prendre à une province comme le Québec pour appliquer le Crédit Social. La réponse du fonctionnaire: «Moins de 24 heures».

À première vue, la lecture peut sembler ardue, car il s’agit de plusieurs pages, mais la lecture en vaut la peine, car on peut y saisir toute la logique et le génie des propositions de l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas. (Il s’agit d’ailleurs d’un document à conserver, pour relire et étudier, pas seulement dans une seule journée, évidemment.)

La caricature en page couverture de la brochure — et de ce numéro de Vers Demain – montre un chariot avec deux roues de différentes grandeurs: la roue du pouvoir, ou capacité de production, et celle du pouvoir d’achat, qui est beaucoup plus petite (ce qui fait que le chariot tourne en rond). Selon les économistes, la production finance automatiquement la consommation, c’est-à-dire que les salaires distribués suffisent pour acheter tous les biens et services mis en vente (ce qu’on appelle en économie la «Loi de Say», qui prétend que «l’offre crée sa propre La caricature en page couverture de la brochure — et de ce numéro de Vers Demain – montre un chariot avec deux roues de différentes grandeurs: la roue du pouvoir, ou capacité de production, et celle du pouvoir d’achat, qui est beaucoup plus petite (ce qui fait que le chariot tourne en rond). Selon les économistes, la production finance automatiquement la consommation, c’est-à-dire que les salaires distribués suffisent pour acheter tous les biens et services mis en vente (ce qu’on appelle en économie la «Loi de Say», qui prétend que «l’offre crée sa propre demande ». Mais les faits prouvent le contraire, comme l’avait découvert Douglas en étudiant la comptabilité de l’avionnerie de Farnborough en Angleterre durant la première guerre mondiale, à la demande du gouvernement britannique. Douglas s’aperçut que dans chaque secteur de l’industrie (et non pas seulement l’avionnerie de Farnborough), les salaires ne suffisaient pas pour acheter toute la production, et y apporta une solution scientifique, connue sous le nom de «crédit social» (argent appartenant à la société) pour corriger ce manque chronique de pouvoir d’achat.

La lecture de cette brochure n’est finalement pas si difficile que ça, puisque Louis Even explique le tout sous forme de questions et de réponses, en débutant avec une question toute simple: quel est le but, la fin du système financier ? Réponse : financer la production des biens qui répondent aux besoins, et financer la distribution de ces biens, pour qu’ils atteignent les besoins. Le but de l’économie, ce n’est rien d’autre que cela: que les biens joignent les besoins humains, ou en d’autres mots, que les aliments joignent les estomacs qui ont faim.

On parlera donc dans les pages suivantes de finance de la production, et de la finance de la distribution (en garantissant un pouvoir d’achat suffisant aux consommateurs). Douglas dit que cet objectif peut être atteint en respectant trois propositions toutes simples, qui peuvent être résumées ainsi: argent nouveau pour production nouvelle, dividende et escompte. Et pour ceux qui préfèrent les explications courtes, tout le mécanisme décrit dans la brochure est synthétisé dans le diagramme en page 32, «La circulation de l’argent dans un système de Crédit Social», qui démontre que l’argent avancé au début pour une production nouvelle a accompli sa fonction une fois son retour à l’Office national de crédit (ou banque centrale), le produit ayant rejoint le consommateur. Bonne étude!

Alain Pilote
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